Woods redeviendra-t-il un jour le Tigre ?

Mots clés : golf, saint andrews, Grand Chelem, Tiger Woods.

Sevré de victoire depuis ses déboires personnels, l'Américain est attendu au tournant cette semaine à l'Open britannique.
Il fallait s'y attendre. Face à la redoutable presse d'outre-Manche, Tiger Woods a dû faire face à plus de questions sur sa vie personnelle que sur son jeu durant la traditionnelle conférence de presse précédant l'Open britannique. La majorité des questions a en effet concerné sa vie de couple et ses liens avec le sulfureux Dr Anthony Galea, impliqué dans une affaire de dopage. Woods avait été opéré du genou par Galea il y a deux ans. Sans surprise, il a botté en touche sur les questions de dopage, confirmant tout de même avoir été entendu par le FBI dans le cadre de cette affaire il y a quelques semaines. Il a également refusé de commenter son divorce, martelant un message désormais bien rodé. «J'essaie de devenir un meilleur joueur et une meilleure personne. J'ai deux enfants magnifiques (Sam, 3 ans, Charlie, 1 an) et je tente aussi d'être le meilleur père possible. C'est ce qui compte.» Selon lui, ses problèmes personnels n'affecteraient pas son niveau de jeu. Faut-il le croire? Il avait été plus loquace et sincère il y a quelques semaines, reconnaissant explicitement que ses déboires conjugaux perturbaient son jeu. «À l'extérieur des parcours, il est évident que je suis aux prises avec toutes sortes de distractions qui nuisent à ma concentration lorsque je démarre dans un tournoi.»
C'est un secret de polichinelle. Woods et sa femme, Elin Nordegren, vont divorcer. Reste à connaître la somme que le champion devra verser à sa femme. Les chiffres diffèrent. Le Sun s'enflammait la semaine dernière, évoquant un divorce à 750 millions de dollars! Le site people TMZ affirmait de son côté qu'Elin Nordegren ne devrait toucher «que» 100 millions de dollars et obtenir la garde des enfants.
Après cinq mois d'absence, le Tigre est tombé de son piédestal. Répudié par une partie de la prude Amérique, il ne rugit plus sur les greens. Le mal semble profond. Le champion est plus touché psychologiquement par ses déboires personnels qu'on pouvait le penser. Coup de pompe? Sûrement. Coup d'arrêt? On en saura un peu plus dimanche soir. Il n'a disputé, il est vrai, que six tournois depuis son retour à la compétition, en avril, au Masters d'Augusta. S'il a plutôt bien figuré dans les deux premiers Majeurs de la saison, 4e au Masters et à l'US Open, il a été méconnaissable sur les épreuves du circuit américain (PGA). 19e du Memorial, 46e de l'AT & T, il a abandonné au deuxième tour du Players. Fait rarissime, il n'a même pas franchi le cut à Charlotte avec un piteux total de + 9 et une peu flatteuse 153e place. La saison dernière, de retour de blessure, après six mois d'absence, il avait très vite retrouvé le chemin du succès empochant pas moins de 8 titres sur le circuit américain.

Un nouveau putter :
Saint Andrews sera-t-il le théâtre de sa rédemption golfique? Il y a toujours été à l'aise, s'imposant à deux reprises. En 2000, alors au sommet de son art, il s'adjugeait le tournoi avec huit coups d'avance. Cinq ans plus tard, il survolait une nouvelle fois l'épreuve. Son putting ayant été à chaque fois la clé de ses succès. Mais depuis son retour à la compétition, il est fâché avec ce facteur de jeu essentiel. Pour remédier à ces maux, il a décidé d'utiliser un nouveau putter cette semaine afin de gagner en vitesse sur des greens jugés plutôt lents.
Plus que jamais menacé par son compatriote Phil Mickelson pour la place de numéro un mondial, l'Américain joue gros cette semaine. La météo s'annonce maussade. Écossaise donc, avec de la pluie et des températures ne dépassant pas les 15 degrés. Ce qui n'augure rien de bon puisque Tiger a toujours brillé à l'Open britannique en période de grand beau temps…
Toujours bloqué à 14, son «compteur victoires» en Grand Chelem n'a pas bougé depuis juin 2008 et un titre à l'US Open. Une période de disette qu'il a toutefois déjà connue durant sa carrière. De l'US Open 2002 au Masters 2005, il n'avait pas remporté le moindre Grand Chelem.
L'insatiable entrerait une nouvelle fois dans l'histoire si comme par magie son jeu se remettait en place en Écosse. Aucun joueur ne s'est jamais imposé trois fois consécutivement sur le mythique Old Course de Saint Andrews. Un défi de taille pour un champion en plein doute.